Films

The Lighthouse

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Concernant le film

C’est un film d’épouvante / drame de 1 heure 48 réalisé par Robert Eggers en 2019. Il est joué par Willem Dafoe, Robert Pattinson et Valeriia Karaman. Il retrace l’histoire hypnotique et hallucinatoire de deux gardiens de phare sur une île mystérieuse et reculée de Nouvelle-Angleterre dans les années 1890.

Avant-propos

Je tiens juste à préciser que je ne suis pas spécialiste en cinéma (ni en rien d’autre d’ailleurs) et que je n’ai pas vraiment l’habitude de ce format. Je vais essayer au mieux de vous parler de ce film, même si mon vocabulaire et mes connaissances sont limités. Je tiens à le faire car même si ce n’est pas le genre de film dont j’ai l’habitude de voir, je l’ai trouvé remarquable.

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L’histoire

A la fin du XIXème siècle, le jeune Ephraim Winslow embarque pour travailler dans un phare de la Nouvelle Angleterre sous la supervision d’un vieux gardien. Le contrat annonce quatre semaines isolé de tout. Dès le départ, la cohabitation semble compliquée et le travail difficile. Le vieux « gouverne » sur le phare et la mer, il est le seul à avoir droit (à se donner le droit) de s’occuper de la lanterne, tandis que Winslow s’use aux tâches les plus pénibles. Pendant quatre semaines, seuls dans un phare, à la merci du vent et des courants, il peut se passer beaucoup de choses.

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Le format est inhabituel pour notre époque. Le ratio est plus petit, carré comme sur les anciennes télévisions, ce qui enferme et met à l’étroit les personnages. Le cadre met des œillères sur le champ de vision, comme le ferait un petit argentique. C’est beau et intrigant. C’est aussi un film en noir et blanc avec peu de paroles, comme dans les anciens films muets. Une telle colométrie offre un certain esthétisme, c’est comme plonger dans le temps dans un monde dont on sait qu’il est angoissant mais sans réellement savoir pourquoi. L’absence de couleur prive ou sauvegarde le moral et la perception de certaines informations et pourtant… Le pouvoir évocateur des images est amplifié par les jeux de lumière. Celle-ci semble avoir du mal à s’infiltrer dans les scènes, donnant des plans en clair obscurs comme dans les tableaux de William Turner ou Caravage. Il y a peu de dialogue entre les personnages et pas de soliloque, place aux bruitages de la mer et au son infatigable de la corne de brume. Les plans ont un pouvoir évocateur ce qui tend à perdre le spectateur, à le désorienter dans un univers excentrique et hallucinant. S’ajoute à cela l’impression de tumulte que dégagent les scènes et la solitude que ressent Winslow. Voir ce film c’est une sacrée expérience !

Concernant le fond, en accord avec l’ambiance générale, l’expressionnisme allemand est de mise. C’est-à-dire que la réalité est légèrement modifiée pour donner plus de place aux émotions, et donnant ici une vision pessimiste du monde. Les thèmes abordés sont la peur, l’angoisse et la folie. Les personnages sont atypiques, dérangés et semblent fous. Cette notion questionne sur les raisons de la folie, et des personnes touchées par celle-ci. Il convient aussi de se demander qui sont réellement les deux gardiens et que ferions-nous à leur place.

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Finalement, je trouve ce film impressionnant, c’est peu fréquent de ressentir ce genre de chose à propos de l’ambiance créée avec le décor, les sons, les évocations. Même si les films d’horreur, gore ou d’épouvante ne sont pas ceux que j’aime le plus, je suis contente d’avoir pu en voir un pareil et j’aimerais bien en regarder d’autres dans ce style ou alors des films en noir et blanc. Aussi, malgré ma faible culture cinématographique, ce film m’a fait penser à l’univers de Tim Burton et l’adaptation du livre de Pierre Lemaître : Au revoir là-haut.

N’hésitez pas à partager votre avis si vous l’avez vu ou si vous avez des recommandations ! 🙂

Should pale death with treble dread, make the ocean caves our bed,

God who hear’st the surges roll, deign to save the suppliant soul.

Bande annonce

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