Synopsis
Des échantillons qui disparaissent dans les laboratoires, des corps enterrés avant d’être autopsiés, des jeux d’influence, des pressions et un silence de plomb. L’intrigue a pour décor le littoral breton et elle se joue depuis des dizaines d’années. Inès Léraud et Pierre van Hove proposent une enquête sans précédent, faisant intervenir lanceurs d’alerte, scientifiques, agriculteurs et politiques.
Concernant ce livre,
C’est une enquête sur les fameuses et « mystérieuses » algues qui envahissent les côtes bretonnes. En France, et ce depuis quelques années, tout le monde en a plus ou moins entendu parler aux informations et à la radio. Mais qui connaît vraiment cette histoire ? Que c’est-t ’il vraiment passé et qu’est-ce qui se passe encore pour que ce phénomène prenne tant d’ampleur ?
L’histoire et les dessins
Dès les premières planches, on est placé au cœur de l’histoire. C’est comme dans les séries policières, on atterrit sur la scène du crime, les enquêteurs arrivent et ensuite les recherches commencent. Sauf qu’ici l’arme est biologique et que les enquêteurs ne portent pas l’uniforme qu’on imagine. Le grand enquêteur c’est le lanceur d’alerte Pierre Philippe, le premier à avoir compris d’où venant le problème ainsi que le danger que peuvent représenter ses algues.
L’histoire est retracée sous la forme d’une enquête, chaque preuve et chaque écrit sont annexés. Chaque rôle est souligné, les problèmes sont posés et des questions sont soulevées. Tout est très riche.
Concernant les dessins, c’est assez surprenant pour ce genre de BD de retrouver un style assez vulgarisateur et non réaliste (enfin peut-être pas si surprenant que cela). Le trait est plaisant mais le plus marquant c’est l’usage des couleurs. Le vert tranche avec le reste des couleurs plus nuancées. Il fait tâche, toxique ou « extraterrestre » près des décors marins. D’autres scènes sont soulignées par l’urgence faisant appel à toute la signification des couleurs. C’est alarmant.
Mon avis
Cette BD m’a été vivement conseillé à la bibliothèque universitaire (merci) et je n’ai pas été déçu ! Une lecture assez rapide malgré des planches parfois bien chargée et une joie de retrouver les articles sources, témoignages et éléments de l’enquête à la fin du livre. Après tout, une vraie enquête et un tel sujet nécessite bien des sources.
Aussi, il est intéressant de le lire afin de comprendre l’importance de l’écologie, la souffrance des agriculteurs, la situation actuelle, celle de la politique (et la politique de l’autruche) et des lobbies mais aussi la cause des lanceurs d’alerte en France (et sûrement ailleurs). Ce serait aussi chouette de le faire sortir de son étiquette livre/BD pour écologiste et biologiste (dans le sens scientifique) et de le mettre entre de nombreuses mains. Il touche la politique, le droit, le journalisme, la science, la sociologie, les médias et un peu l’Histoire. En bref c’est une lecture très riche qui touche des sujets sensibles que j’aimerais propager/ partager à tous (et avec une vitesse de propagation supérieure à celle des algues ^^)
Pour aller plus loin
J’aimerais aussi souligner quelque chose (contre les gros boomers)
J’en ai vraiment marre d’entendre certaines idioties. Me dire que ce n’est pas parce que « je suis une ptite meuf qui étudie l’écologie, hip hip hip Greta, que je dois bassiner tout le monde avec cela ». Déjà je ne suis pas petite (faut que j’arrête de rire de tout vraiment…) mais surtout parce que je ne veux pas « bassiner » avec ce sujet. C’est un sujet que j’évite lors des repas de famille afin de déjouer les conflits pimentés, parce qu’à notre époque il faut beaucoup de mauvaise volonté pour nier les catastrophes environnementales passées, actuelles et futures. Lire des écrits sur l’environnement peut alors nous instruire et « éclairer » sur les actions à faire ou à ne pas faire pour que ça aille mieux…
Je vais être franche : si lire ceci vous soule, bye bye je ne veux pas d’ondes négatives par ici ! 😉
Sinon, il y a une différence entre écologie et écologie :
Premièrement, l’écologie c’est un terme qui nous vient du grec oikos signifiant maison/ habitat et de logos signifiant science. Il est inventé en 1866 par le biologiste allemand Ernst Haeckel et désigne la science qui étudie la dynamique des populations et des peuplements (animaux, végétaux ou microbes) et le fonctionnement des écosystèmes et des paysages (cycle de matière, flux d’énergie). C’est la science qui s’intéresse aux relations des êtres vivants entre eux et avec leur environnement. Ainsi l’écologie s’appuie sur des disciplines telles que la génétique, l’éthologie, la géologie ou encore la climatologie. Car l’écologie est une science holistique (qui s’intéresse à un phénomène/objet dans sa globalité) qui se soucie non seulement des interactions entre les éléments d’un système, mais encore de l’évolution de ces interactions en fonction des modifications apportées à leur environnement. L’objectif des écologues — encore appelés écologistes, même si le terme est devenu ambigu — est donc de déchiffrer la complexité des écosystèmes naturels. (Merci https://www.futura-sciences.com/). C’est donc une science, soit quelque chose autour duquel on peut discuter mais qui est basé sur des faits réels. A différencier de : « l’écologie politique qui est un ensemble de courants, largement diffusé depuis les années 1970, insistant sur la prise en compte des enjeux écologiques dans l’action politique et dans l’organisation sociale. » Je vous glisse un lien plus complet : https://www.cairn.info/revue-ecologie-et-politique1-2010-2-page-41.htm#
À la suite d’études ou de certaines prises de conscience, on a tendance à « associer les deux ». Il est clair que les deux définitions du terme écologie sont effectivement liées : la doctrine se base sur la science et la science est faite par des humains ayant des idées (même en se considèrent comme apolitique ou sans opinion nos actions ont toujours un but… C’est complexe et c’est aussi un autre débat). Cependant, ce qui serait bien, c’est de comprendre que ce « mouvement » est censé venir de connaissances acquises sur les enjeux écologiques. C’est quelque chose qui nous touche tous peut-importe notre statut social, notre richesse ou que sais-je. Après, (je grossis la chose) riches comme pauvres ne vont pas vivre les conséquences de la même manière, et oui l’argent ça aide, mais une fois que les choses sont abimées c’est difficile de revenir en arrière. EN BREF. Ce que je veux dire c’est que j’en ai marre des personnes qui ferment les yeux ou parlent sans savoir. On n’est pas obligé d’être zéro déchet, végétarien, végétalien, de faire Paris Genève à pied, ou de pédaler pour faire tourner sa machine. Ce serait l’idéal pour l’empreinte carbone mais on a tous nos impératifs. Essayons juste de ne pas «ne pas aggraver la situation » et de ne pas voir de l’argent partout et sur tout. Personne n’emmènera son fric au « Ciel » / ou à sa « juste mort ». AUSSI on n’a peut-être pas tous les mêmes positions mais L’ECOLOGIE N’EST PAS UN SIMPLE TRUC A LA MODE (voilà maintenant j’arrête les majuscules). ET je vous conseille vraiment ce livre pour apprendre plein de choses !
Autres liens :
Et
Titre : Algues vertes – L’histoire interdite
Auteure / Journaliste : Inès Léraud
Dessinateur / coloriste : Pierre Van Hove
Editions : Delcourt
Parution : 2019
Nombre de pages : 160
ISBN : 978-2413010364
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.