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Sweet Tooth (1) de Jeff Lemire

Résumé 🦌

Dix années se sont écoulées depuis la mystérieuse pandémie qui frappa la Terre et décima la quasi-totalité de la population. De celle-ci, naquit une nouvelle espèce : mi-homme mi-animale. Gus fait partie de ces enfants hybrides dont on ignore tout, livré à lui-même depuis la mort de son père. Au cours de son voyage à travers une Amérique dévastée, Gus croisera la route de Jepperd, homme massif et taciturne avec qui il se met en quête d’un refuge spécialisé. Mais sur leur route, les chasseurs sont nombreux.

Une intrigue entraînante 🌿

La première planche plonge le lecteur dans l’univers de Gus, un curieux personnage mi-homme mi-cerf, âgé de neuf printemps. C’est un enfant innocent. Il vit seul avec son père dans les bois du Nebraska, et il a avec comme seul règle de ne jamais quitter les bois. Mais son père meurt. Et Gus est ravagé par de terribles cauchemars. Lorsqu’il ferme les yeux il voit le visage du Costaud. Mais qui est cet homme ? Quel est son but dans cette histoire ? Pourquoi se comporte-t-il de la sorte ? Et surtout : à quand leur rencontre ? Tant de questionnements

Concernant les personnages 🍫

Le personnage principal, Gus, est celui qui paraît le plus sensible. Son père l’a préservé du monde des humains, et il vit dans l’ignorance de ce qu’il y a « au-dehors ». La seule chose qu’il connaît, c’est que son statut d’hybride est dû à la mystérieuse pandémie. Quand son père décède, il se retrouve livré à lui-même. On découvre alors un personnage naïf, et peu réfléchit, mais avec un grand cœur. Gus est profondément gentil et attachant (et il aime le chocolat). C’est pour ça qu’on l’aime !

Jepperd est tout l’opposé. Personnage brut et fort, il est à l’image des méchants des dessins animés et des durs au grand cœur. Son caractère mystérieux et ses actes dangereux questionnent… Mais que prévoit l’auteur ?

Un décor superbe ! 🌲

Tout au long du livre, l’auteur nous en fait voir de toutes les couleurs ! Du fin fond des forêts du Nebraska, jusqu’à la réserve, les dessins sont de plus en plus riches. Malgré les traits bruts, le crayon de Lemire révèle un univers riche et intéressant. Il rend ses personnages très expressifs. Aussi, même si je ne suis pas une grande fan des bagarres et du sang qui gicle, les scènes sont très réussis. Ensuite, de nombreux détails sont présents, par exemple quand les personnages ont un flash-back on plonge dans des couleurs plus froides et des images sont plus floues (comme dans nos souvenirs). Lorsqu’on revient au moment présent, le personnage traverse les mêmes endroits que ceux du passé. J’ai trouvé la mise en scène impressionnante !

Un récit riche en référence 🤓

Des références bibliques – La première chose qui m’a frappé en lisant c’est l‘attitude du père de Gus qui, dans sa folie, se révèle être un « prophète ». C’est lui qui énonce les cinq règles que doit appliquer Gus, qui font penser aux cinq commandements. Ensuite, le père ne va pas cesser de converser avec Dieu et de le citer dans toutes ses actions. Sa vie se résume à l’existence de son fils et à sa dévotion. La préface de Michael Sheen montre aussi cette idée. Il écrit : « Quitter les bois est un péché. C’est désobéir à Dieu et, comme Adam, cette erreur doit être payée. Mais c’est seulement en désobéissant à Dieu que l’homme a entamé son long périple vers la conscience de lui. Et, avec la conscience, est venue connaissance, puis avec la connaissance, le début de l’arrogance. Les Grecs appelaient ça l’hubris. Un orgueil démesuré, punissables par les Dieux.». On peut aussi se demander si ce n’est pas le père qui créa la maladie pour « nettoyer » le vice des hommes...

Un côté The Walking Dead – J’ai trouvé le contraste entre les bois, et le monde des humain, très intéressant. Gus quitte la douce nature pour un monde plus sombre rempli d’horreur. Son changement d’environnement, et la trame post-apocalyptique rappellent le début de la série The Walking Dead, de Tony Moore, avec le personnage de Rick qui découvre les restes de son monde et part à cheval vers la « civilisation ». On peut se demander si Gus rejoindra un groupe de rescapés et si leur situation sera vivable à la longue…

L’intervention de Walt Disney – Quand Gus ne rêve pas du Costaud… il rêve de Bambi ! (Ou Dandy comme il le nomme). Cette apparition m’a rappelé la cassette de mon enfance… La mort de la mère du faon le pousse à fuir sa forêt natale. En chemin il va se faire des amis comme notre Gueule Sucrée. Par ailleurs, un bon Disney est toujours source de morale ou recommandations... Tout comme Dandy…

Mon avis 😊

La couverture m’a tout de suite plu ! Quoi de mieux qu’un gamin aux airs de Pinocchio amoureux de chocolat et de carreaux écossais ? Je trouve l’histoire de gamin mi-humain mi-animal fascinante. Je veux vraiment savoir ce qui est à l’origine de la pandémie, mais aussi à mieux connaître les personnages. Qu’est-ce qu’il y a véritablement dans leurs cœurs ? Tout au long de l’ouvrage, le lecteur est malmené, on pense que tel personnage est plutôt gentil, et on se rend compte quelques épisodes plus tard que c’est faux. L’intrigue nous tient en haleine !

Cependant, j’ai trouvé que le côté post-apocalyptique, même si Jeff Lemire la maîtrise à merveille, est vu, re-vu et re-re-vu ces derniers temps. Avec La 5 ème vague de Rick Yencey on a aussi une pandémie, dans la saga Les Insoumis, écrite par Alexandra Bracken , la pandémie qui modifie les enfants… Bref.

Petits plus 👌

La série aborde divers thèmes qui sont chers à Gus, et que je trouve intéressant de signaler : le pouvoir de l’amitié, l’influence des autres sur soi, le mal que l’humain fait à la nature… On peut aussi sentir une critique envers les scientifiques qui se permettent tous un tas d’expériences douteuses, et envers le pouvoir destructeur de l’homme.

Aussi, le comics offre de très belles ébauches et croquis de l’auteur, ainsi que ces annotations ! C’est très chouette !

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